Antoine Bernard et Vilma Nuñez de Escorcia, respectivement Directeur Exécutif et déléguée auprès de l’OEA de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), ainsi que Rafael Barrios Mendivil et Reinaldo Villalba Vargas, Président et Vice-président du Collectif d’Avocats José Alvear Restrepo (CCAJAR), interviendront en cette occasion.
La FIDH, en tant qu’organisation internationale, ainsi que ses ligues colombiennes associées – le Comité Permanent pour la Défense des Droits de l’Homme, l’Institut Services Légaux Alternatifs (ILSA), l’Organisation Féminine Populaire (OFP), et le CCAJAR – furent victimes de la persécution illégale menée à bien par le DAS, en particulier durant les huit années du gouvernement d’Alvaro Uribe.
Lors des audiences, les organisations présentes transmettront leurs inquiétudes quant aux enquêtes pénales en cours, notamment en ce qui concerne les obstacles pour l’accès à la justice et la représentation des victimes, l’absence de détermination de fond impliquant les principaux responsables, et le lieu de réclusion des personnes mises en examen en raison de la persécution systématique et généralisée organisée par le DAS, visant des personnes et organisations colombiennes et étrangères.
La FIDH transmettra en particulier à l’État colombien sa préoccupation du fait de la permanence au sein de la Direction et Sous-direction du DAS de Felipe Muñoz et Germán Polanco, non seulement parce qu’il existe des preuves selon lesquelles les activités illégales continuent, mais aussi car tant Felipe Muñoz comme Germán Polanco sont impliqués dans les écoutes illégales réalisées par cette agence et ont contribué à cacher des éléments de preuves.
Selon la FIDH, « les maintenir à leurs postes ne permet ni de garantir l’exercice transparent de la justice afin d’éclaircir les faits ni l’assurance que ceux-ci ne se répéteront pas, et met en cause la crédibilité du propre gouvernement Santos dans sa tâche de réforme du DAS ».
De même, la FIDH et le CCAJAR solliciteront à la Cours Interaméricaine de veiller à ce que la Commission d’accusation de la chambre des représentants, dans le cadre de l’enquête qu’elle poursuit actuellement contre le Président Alvaro Uribe Vélez, agisse conformément à ses obligations constitutionnelles et légales, reconnaisse le droit des victimes à participer à l’ensemble du processus en cours et œuvre avec transparence en respectant l’obligation de rendre publique toutes ses activités, tel que l’établit la loi. Finalement, ils demanderont à la CIDH de rappeler à tous ses États membres que l’asile ne peut être utilisé comme instrument afin de se soustraire à l’action de la justice dans les cas constituant de graves violations des Droits de l’Homme, et d’inciter le Palais de Justice colombien à réaliser tous les efforts nécessaires afin d’identifier et mettre en examen tous les fonctionnaires impliqués dans la persécution illégale, notamment les hauts responsables, tant au sein du DAS que de la Présidence de la République.